A moi, comptes, deux mots !
Depuis vingt ans et plus, les familiers de l'Économie Sociale entendent parler d'une Arlésienne aux charmes mystérieux, répondant au nom de "Compte Satellite". Faute de l'avoir jamais vue en chair et en os, on lui prête les traits les plus divers… pourtant, il existe bien d'autres Comptes Satellites, et ce depuis longtemps : ceux de l'Éducation, de la Recherche, de la Santé, de la Culture… Ils ont prouvé leur utilité, ils se sont banalisés.
Et c'est bien ce que nous, à l'ADDES, nous souhaitons depuis notre création au futur compte de l'Économie Sociale : qu'il se banalise ! qu'il devienne un instrument permanent de travail et de dialogue, dont on n'imagine pas qu'on ait pu s'en passer un jour.
Nous avons connu, dans le passé, plusieurs faux départs, plusieurs faux espoirs. Mais l'adoption en 2003, par la commission de statistique de l'ONU, d'un Manuel international pour l'élaboration d'un compte satellite des institutions sans but lucratif (ISBL) a sans doute, cette fois, donné au projet un élan irréversible. Plusieurs pays ont adopté le Manuel, ont établi chez eux des comptes qui permettent désormais des comparaisons internationales ; la France ne pouvait rester durablement à l'écart de ce mouvement.
Certes, les ISBL ne sont pas l'Économie Sociale. Mais elles en constituent une partie, et il faut bien un début à tout. D'autant que le Manuel sera bientôt complété par un second volume de méthodes, consacré celui-ci aux coopératives et aux mutuelles ; c'est notre ami José Luis Monzon, Président du CIRIEC Espagne, qui est chargé de son élaboration. Nul n'était mieux qualifié que lui pour mener à son terme cette tâche d'une rare complexité.
Grâce à la générosité de la Fondation Crédit Coopératif, un résumé du compte satellite des ISBL en France (pour l'année 2002) vient d'être publié sous forme d'une brochure A4 de 16 pages qui sera largement diffusée dans les semaines qui viennent :
C'est un travail qui a occupé votre dévoué serviteur pendant dix-huit mois qui est ainsi vulgarisé. Perfectible, comme toute chose, encore incomplet faute de sources en qualité et en quantité suffisantes, il constitue néanmoins une étape, que j'espère importante, dans le progrès de la connaissance de l'Économie Sociale.
Je reprends pour conclure le dernier paragraphe de la préface rédigée par Edith Archambault :
…"avec son honnêteté foncière et son pessimisme constructif, Philippe Kaminski marque très bien les limites de son travail de bénédictin : faute de sources fiables et cohérentes, la structure des ressources de la plus grande partie des ISBL reste impossible à remplir. Il reste maintenant aux associations à s'approprier ces chiffres qui parlent d'elles, et à l'INSEE à prolonger ces travaux et à améliorer les sources statistiques. Il reste enfin à insérer ce compte des ISBl dans un compte satellite de l'ensemble de l'Économie Sociale."
N'hésitez pas à nous demander autant d'exemplaires de cette brochure que vous souhaitez en distribuer autour de vous ; nous avons du stock... mais un jour viendra où nous n'en aurons plus !
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