Susceptibilités académiques
Dieu, que ce sont gens compliqués, ces chercheurs et autres universitaires !
C'est vrai dans tous les domaines ; mais en Economie Sociale, comme ils sont peu nombreux, ils n'en gardent que plus jalousement leur territoire...
Vous les vexez pour un rien ; même un compliment les froisse. Vous croyez leur faire honneur, ou au moins plaisir, en citant des morceaux de leurs textes ; ils vous traitent de plagiaire. Vous tournez la chose différemment, évitant de marcher sur leurs plates bandes ; ils vous en veulent à mort d'avoir abordé un sujet qui leur tient à cœur sans leur rendre l'hommage qui leur revient de droit. Vous les consultez ; ils se déclarent dérangés, harcelés ; ils mettent un point d'honneur à vous expliquer qu'ils ont droit à une vie privée, eux aussi, et qu'il est indécent de les appeler chez eux. Vous restez silencieux quelques mois ; les voilà qui languissent, qui dépérissent, qui se déchirent à l'idée que vous ayez pu vous passer de leurs avis éclairés.
Ils vivent et se complaisent dans un monde étrange, organisé autour de codes chargés de mystère. Ils peuvent instantanément passer de l'effacement le plus poussiéreux à l'orgueil le plus flamboyant. Souvent, ils vous toisent, paraissant vous examiner, vous noter, vous faire passer un oral ; puis ils vous rendent des grâces, pour des vétilles, louant votre esprit de décision, votre sens du concret, votre expérience du terrain, toutes choses qu'en la circonstance vous n'auriez guère songé à mettre en avant.
Je préfère la facilité du blog. Je m'y réfugie voluptueusement. C'est encore, mais pour combien de temps ?, un espace de pure liberté, où la courtoisie la plus naturelle se passe des convenances, où la franchise se joue des salamalecs, où le bénévole passionné joue à armes égales avec le professionnel. C'est à dire qu'il a toutes chances de gagner.
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